Cher lecteur,
Dans un élan nouveau d'inspiration, j'ai décidé de te raconter ma vie. Après l'attaque (imaginaire) enragée canine, je te présente... Roulement de tambour... Le pickpocket sous couvert de la saint sylvestre.
Tout commence par une belle matinée (15h) d'hiver grec (ciel bleu-10°C au thermomètre). Je me réveille doucement, épanouie, douce et fraiche. OU plutôt, la gueule dans le seau et de mauvaise humeur : c'est le 31 décembre. Je déteste le nouvel an. Pour quoi s'ennuyer à fêter la nouvelle année (qui sera sans doute pire que la précédente : rides, poids, responsabilités et j'en passe) alors que je suis convaincue que la meilleure nuit qu'on passe est finalement une date totalement aléatoire ? J'ai eu la réponse : "Because, for new year's eve, we can get OFFICIALLY WASTED in the streets !" Ca se défend.
Après quelques tasses de café, la motivation me gagne. Après tout, c'est chouette les feux d'artifices. C'est folklorique, c'est drôle.
22h. Nous sommes devant le parlement, place Syntagma. Comme la période d'examens approche, nous parlons de nos difficultés respectives à s'y atteler. La bière à la main. La soirée s'annonce bien. On ira sur les rochers, la vue sur la l'acropole y est magnifique, et on se perdra dans des discussions pseudo-philosophique, de comptoir comme ils disent.
Minuit. Feu d'artifice. On applaudit. On s'embrasse. On est content.
La rue piétonne qui fait face à la place Syntagma est bondée. Les gens dansent, par groupe. Ils semblent heureux. Et, grande romantique que je suis, je suis remplie de joie à voir ces visages inconnus souriants à l'avenir (cul-cul la praline, n'est-ce pas ?).
Près d'un carrefour, des algériens dansent. C'est nos copains ! (Pigeon). Allons danser avec eux. Quelques mains baladeuses plus tard, je me rend compte que tout ce qui me reste est cette bouteille de vin surnommée essence. Plus de téléphone, plus de porte-feuille, plus de carte bleue. Je me retourne à la rue. Simon est dans la même situation.
La joie retombe comme un corps au fond de la Seine. Sous l'effet de la vase, ma vue est embuée. Ah oui, je pleure (sensiblerie féminine).
"C'est pas nous, c'est les bengladis".
Peu importe. Ce qui est fait est fait. Un peu le sentiment, exacerbé par l'alcool d'être à la rue. Nos amis tentent de nous réconforter. L'un d'eux s'est aussi fait voler son portable, ainsi qu'une capote (sans l'emballage). Ce sont des pros c'est sur. Mais ceux qui me consolent finalement sont le même groupe qui nous a volé. Le comble ! Troc d'un verre de vin contre une cigarette. Discussion à tâtons.
Maltraités par la police, sans papiers, sans domicile. Finalement, j'ai encore un toit ou vivre et une mère avenante pour régler mes problèmes. Et mes papiers les aideront peut-être à atteindre la France et à y rester... Qui sait ?
Finalement, je suis toujours contente (et pourtant ce n'est que du vin !). Mais Simon prend les choses en main. Après plusieurs recherches infructueuses autour du carrefour (sait-on jamais), il m'emmène jusque la police.
OOOOOOOh le commissariat grec ! Une blague. Nous sortons de là fatigués : 4ème étage sans ascenseurs, et agents cons comme leur pied ; avec une déclaration de perte (au lieu de vol)... Une déclaration de perte ?! Oui. Qui nous vaudra un retour dans l'antre du démon(dieu où va on les chercher ?) pour une nouvelle attestation de... perte (comprennent pas. Vraiment). Pour notre excuse, la déclaration est en grec.
A la sortie du commissariat, reprise de la bouteille qui nous attendait sagement dehors. "Et si on prenait un taxi ?" Ah oui c'est vrai, on n'a pas un rond. A l'ancienne, retour à pied. Discussions de comptoirs comme promises contre le capitalisme et la spéculation et prônant le retour à la "banque sous le matelas". Rapport aux événements précédents ? Les sous sous familiaux respectifs.
Retour à l'appartement. Ouf, j'ai encore les clés. Appel en catastrophe depuis internet. Solutions trouvées. La nuit se termine sur une partie de ToutLeMondeVeutPrendreSaPlace. La vie reprend vite son cours :).
Bon, disons qu'elles ont au moins un rôle illustratif : représentation de l'athènes moche (80% de la ville).
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