jeudi 25 novembre 2010

Delphi

Cher lecteur,

J'ai décidé de délaisser un temps mon thème favori (la contestation sociale) pour vous faire voyager en grèce antique.

Dimanche donc, je pose les pieds sur le sol de Delphes, cité antique reconnue, site archéologique renommé. Je lève les yeux encore embrumés dus à 3h dans un bus bondé de touristes franco-français (elles étaient deux d'accord) sur la ville en question. Une ville ?! Pfff, un village oui. Celà dit, indication à la sauce tzaziki et sens aiguisés matinaux de Simon et de moi-même (je précise qu'il est 11h) sont la cause d'une "ballade" (mais il est où ce foutu musée ? - signes ostensibles d'énervement chroniques) au sein du village pendant près d'une heure. Nouvelle précision : la grèce n'est ni la Belgique ni les Pays-bas, ça monte ! Et pas qu'un peu.
Midi. Musée trouvé. Entrée gratuite. Les grèves ne sont donc pas toujours néfastes au consommateur.


Passons à la récitation : " Delphes est le site d'un important « sanctuaire panhellénique » dans la Grèce antique. Il est dédié au dieu Apollon Pythien et caractérisé par la présence d'un oracle. Les sanctuaires panhelléniques étaient des complexes architecturaux extérieurs aux cités : ils constituaient les seuls lieux où tous les anciens Grecs prenaient part à des célébrations à caractère religieux « communes »." Je te laisse reconnaître le site que j'ai osé plagier.

Comme tu l'as donc compris, il s'agit d'un amas de ruines auquel on tente de donner un sens. C'est plutôt réussi, je dois dire. Tout le monde a sa part : les Crétois (et non les chrétiens) qui serait à l'origine de l'érection du temple en l'honneur d'Apollon, les athéniens qui ont leur propre trésor sur le site, les romains qui ont tout ruiné (dans tous les sens du terme), etc... A chacun desquels le musée s'est efforcé d'attribuer une salle truffée d'éléments archéologiques issus du site (statues, frises principalement), chacun de ces éléments eux-mêmes truffés de commentaires si précis et experts qu'on se rappelle alors les bienfaits immédiats de la vulgarisation, bien-faits qui consistent à ne pas sortir du musée barbouillés, nauséeux, comme trop remplis de termes indigestibles.
Je te passe la lithanie habituelle : "C'était super joli. On a eu de la chance avec la météo : il faisait super beau. Il faut trop (alternative à super) que tu le vois."
En effet, c'est un site incroyable. Cependant, j'avoue ne pas avoir compris ce en quoi il retournait exactement. Je veux dire qu'en ce qui concerne l'histoire du site panhellenique, il se mêle un moultitude de périodes à ne plus savoir où donner de la tête : période archaïque, classique, néo-classique... Et encore, j'ai limité ces derniers exemples au cas artistique/culturel.

Conclusion : faire preuve d'un bagage historico-culturel un peu moins léger la prochaine fois.

Quant aux fonctions d'un temple dans la grèce antique, tu les connais déjà.

Le but de cet article est donc principalement de te faire apprécier mon talent photographique sans précédent.





Ces restes de statues portaient à l'origine un ensemble de bijoux et autres parures constitués de fines feuilles d'or et d'argent, ce qui faisait en partie leur beauté.A ce qui paraît, on reconnait l'art archaïque à ce dernier détail ainsi qu'à leur sourire énigmatique (entre autres).

La découverte de deux statues identiques issues de l'art antique est peu commune. La légende veut que ces deux statues représentent deux frères qui auraient été élevés au statue de demi-dieux : leur mère qui souhaitait monter au temple attendait les boeufs travaillant aux champs pour mener la charette. Ceux-ci tardant, ces deux jeunes hommes auraient remplacé les boeufs, fait donc preuve d'une force et d'un courage sur humain et monté leur pauvre mère jusqu'au sommet. Celle-ci aurait alors demandé la grâce des dieux. On les aurait retrouvés morts dans le temple le lendemain. D'un point de vue rationnel (si on peut dire), je trouve cette histoire tragique. Mais selon la croyance locale, ils auraient simplement trouvé le salut. La religion a parfois ses bienfaits, il faut le croire.

Cet homme ne représente ni un dieu, ni un héros local. Il semble que l'une des fonctions du site soit aussi la valorisation de certaines grandes familles d'époque. Voici l'un des patriarches sagement représenté comme un philosophe.
Voici un bout d'une des inombrables frises d'un des nombreux temples qui constituent le site. Chacun des frises a un but précis, généralement de louer le courage des dieux et plus précisément de mettre en image leur combat face aux titans (Hercule de Disney résume bien la situation entre les dieux et les titans).


Trêve de blabla, voici les photos pêle-mêle.
Photos sélectionnées du site archéologique :

Depuis Delphi :


En espérant t'avoir fait rêvé... 
A la bonne heure !

lundi 22 novembre 2010

To polytechnio (le témoignage)

Cher lecteur,

Maintenant que je t'ai gentiment bassiné avec l'histoire grecque (c'était mon challenge), je vais te raconter ce qu'il nous est arrivé à nous, les étrangers pris dans une manifestation nationale.

Ce qu'il faut savoir (A), c'est que cette manifestation est l'une des plus importantes de l'année (voire la plus plus bonus). C'est aussi l'une des plus violentes. Par conséquent, les manifestants sont entourés de policiers. Il y a d'abord les bleus qui protègent certains bâtiments. Et puis, il y a les verts qui suivent les partis les plus dangereux et se cachent à des coins stratégiques. Ils sont foutus de tout un attirail : armure carapace, masque à gaz, matraque, bombe lacrymogène et gros fusil que je ne sais pas encore à quoi il sert. Un petit garçon aurait été extasié devant tant d'accessoires que même "Action Man" ne possède pas. En ce qui me concerne, j'étais plutôt mitigée.

Du côté des manifestants (B):
Comme je te l'ai dit précédemment, Modestos (notre "guide" grec) nous a fortement déconseillé de se fondre dans la masse radicale soit de suivre les anarchistes cagoulés. Que nenni ! On s'est retrouvé derrière eux par hasard...

Bon, maintenant si l'on conjugue (A) à (B), tu trouveras sans doute que notre comportement n'a pas été des plus malins, encore moins des plus sûrs. Pour pousser un peu plus loin ton raisonnement, je te dirais que les monsieurs à cagoules provoquaient les monsieurs verts à coups de mots d'abord, puis de cailloux, puis de bout de poubelles en métal, puis... A coup de tout ce qu'ils avaient à portée de main. 
Etrangement les gardes armés n'ont pas réagi tout de suite. Mais, on les sentaient, on les voyaient. Ils se sentaient humiliés comme beaucoup d'entre nous le seraient à leur place. Ils piétinaient. A chacun de leur arrêt (car ils suivaient en ligne ordonnée la marche), ils tenaient cette position, le pied fort en avant, prêts à charger. Ce sont des chiens, dressés à l'attaque. 
Et lorsque de l'oreillette : "attaque", ils lâchent toute leur furie et frappent cassent tout ce qui est à leur portée, cagoulé ou non (gardons l'exemple de ces anarchistes extrêmistes).

En l'occurence, j'étais proche d'eux lorsque les "verts" ont attaqué. Plus précisément, j'étais sous l'un d'eux. "Quoi ?" Je m'explique : la marche se tenait sur la route, les gardes sur les trottoirs. Bien évidemment, les trottoirs sont bordés de barrières. J'ai donc conclu naïvement que les "verts" ne pourraient riposter qu'en cas d'absence de barrière soit un peu plus loin. Tandis que j'observais le coeur de la manifestation monter en tension, de même que les autorités, un vide de près de 50m se formait entre la masse des cagoulés et le mouvement manifestant suivant. Cela ne m'a pas interpellé (grande folle que je suis). 
Il y a le coup de trop de la part d'un cagoulé. Les verts ont attaqué. D'abord, ils n'ont fait qu'encerclé la masse violente. Puis, c'est une vague de 'vert' que j'ai vue surmonter la barrière pour frapper aveuglément. C'est à ce moment précis que mon esprit a photographié l'image d'un monsieur me sautant littéralement dessus. J'ai tourné les talons pour me réfugier 25m plus loin derrière Simon. Le principe "courage, fuyons" n'a jamais été aussi bien démontré. 
Nous avons donc suivi la marche d'un peu plus loin. Les fumigènes piquaient les yeux et le nez. Nous avons acheté des bières et joui du droit de boire dans la rue, une histoire qui finit bien !


En guise d'ouverture :
1) Il s'est avéré que cette année était l'une des plus calmes depuis un moment. Qu'est-ce que ça donne lors des années millésimées ?
2) On comptait entre 20 000 (chiffre officiel) et 50 000 personnes (chiffre syndical). Qu'en est-il du nombre de policiers assignés à la manifestation ?
3) http://www.athensnews.gr/issue/13418/33954
   http://www.athensnews.gr/issue/13418/33955
   Il s'agit de deux petits articles concernant l'événement, en cas d'ennui indicible, n'hésite pas à les lire. Tu apprendras notamment que l'une des revendications de la manifestation était de mettre en parallère la dictature politique d'il y a 30 ans et la dictature financière que la grèce subit aujourd'hui (Booou le FMI et l'Europe !). Pour cette raison, le parti communiste souhaiterait voire la Grèce se retirer de l'UE...


Sur ce cher lecteur, j'ai faim.


PS : ces photos ne sont pas dignes d'un grand reportage photo (pas d'image prise dans l'action). Enjoy as you can.





les bleus, présents qu'il y ait manifestation ou non, au comportement stable (le travail c'est la pause)

les bons petits gardes(unité familiale)

L'instinct grégaire des bons petits gardes (le regroupement et la migration)



To Polytechnio (les détails)

Cher lecteur,

Le sujet d'aujourd'hui est un sujet de grande importance. Il est temps de parler d'histoire, de nationalisme et d'autres grands concepts.
Mercredi 17 novembre est jour férié en Grèce, du moins en ce qui concerne les étudiants et l'administration universitaire. Ce jour est la date anniversaire de la fin de la dictature des colonels en 1973 (pas si vieux, n'est-ce pas ?).
Avec une bande de copains (4 valeureux touristes), je me suis décidée à suivre la grande manifestation (principalement étudiante) qui est organisée ce jour là. Nous retrouvons un grec membre du parti radical de gauche qui nous conseille fortement d'éviter le parti anarchiste et le sien durant la marche. "Bah pourquoi ?" "Oh bah c'est un peu violent, il y a des bombes molotov tout ça..." "Ahh.." Oui, normalement ça calme.
Avant le début de la marche, j'aperçois un début de soulèvement près de ces partis. Notre guide grec me rassure : il s'agit des étudiants membre du parti actuellement au pouvoir (gauche centriste - PASOK) qui ont souhaité participer à la manifestation et qui se sont fait "gentiment" rejeté par la majorité gauchiste. "Ce n'est rien".
La marche commence. Pour faire simple, elle part de l'école polytechnique pour aller jusqu'à l'ambassade américaine. Évidemment, cette trajectoire a un sens, c'est même tout un symbole. C'est donc ce que je vais tacher de t'expliquer, sans pour autant m'engouffrer dans des détails florissants et peut-être peut utiles à l'explication de cet événement. 

Début 1973, la Grèce est sous l'égide du colonel Papadopoulos. Cet homme, secondé par deux autres "leaders" militaires, a pris le pouvoir en 1967, par un coup d'état extraordinairement peu violent mais au combien efficace.
Quoi qu'il en soit, les colonels sont arrivés au pouvoir avec une idée en tête : éradiquer le communisme (Quand je dis éradiquer le communisme, Papadopoulos et ses hommes voyaient en tout mouvement de gauche un parti révolutionnaire dangereux.), rétablir la dignité grecque et sa puissance, notoriété (blablabla) bien évidemment. Il s'agissait de rétablir l'ordre quoi. 

Puisque je t'ai évoqué l'un des objectif de Papadopoulos, tu comprends peut-être mieux quel a été le rôle des États-Unis dans un contexte de guerre froide dans cette prise de pouvoir ?
Après tout, une dictature fasciste est mieux qu'une dictature communiste, n'est-ce pas ? Quelque soit la probabilité d'avènemenent de la dictature communiste d'ailleurs. 
Par ailleurs, la Grèce faisait déjà partie de l'OTAN à cette époque : fourniture de matériel militaire et financement de l'armée permis pas les États-Unis. Et aveuglement de l'ensemble des pays membres face à ce désastre social et politique.
D'où cette volonté de marcher jusqu'à l'ambassade américaine lors de la commémoration de 73.
Alors pourquoi partir de l'école polytechnique ? 

Ce sont les étudiants de cette école qui sont à l'origine de la chute de Papadopoulos. Dès février 73, ceux-ci ont organisé des rassemblements, des protestations contre le pouvoir dans l'université qui jouissait alors d'un droit d'asile (comme aujourd'hui encore). Qui dit droit d'asile dit interdiction aux forces gouvernementales d'y pénétrer.
Raison de plus pour occuper les universités en signe de protestation, jusqu'au moment où la police pénètre les lieux et casse i.e elle disperse le mouvement (bah ouais c'est une dictature, on s'en fout des lois).

A la nouvelle saison universitaire, rebelotte. Les étudiants protestent de nouveau mi-novembre. Cette fois, ils sont plus organisés, et l'ensemble des universités d'Athènes revendique ses droits. Papadopoulos finit par reconnaître l'incapacité de la police à agir sur la foule en colère et décidée...
Il fait donc appel à l'armée. Le 17 novembre 1973, ce sont les tanks qui "dispersent" le mouvement.
on parle de 2400 personnes arrêtées et des dizaines de blessés auraient succombé à leurs blessures dans les jours suivant l'intervention des tanks. Soit plus de 34 morts (chiffre officiel).

Cette série de protestations date le début de la fin pour Papadopoulos, mais pas de la fin de la dictature. Il faudra l'invasion turc à Chypre pour définitivement ramener la démocratie au pouvoir : face à un tel risque de guerre contre la Turquie, le chef militaire au pouvoir préfère faire appel à l'ancien premier ministre pour la mise en place d'un "gouvernement provisoire" (poule mouillée quand même).

J'ai essayé de simplifier le contexte historique mais si tu veux t'intéresser d'un peu plus près au coup d'état de colonels et à leur arrivée au pouvoir : 
http://www.monde-diplomatique.fr/publications/grandsreportages/grece
Ça vaut le coup d'oeil.

dimanche 14 novembre 2010

Lendemain difficile ?

Cet article est dédié à l'ensemble de soirées, ERASMUS ou non. Il fallait bien aborder le sujet, n'est-ce pas ?
Alors qu'en est-il vraiment ? Qu'appelle t-on "parties" exactement ?

Tout d'abord, je tiens à préciser que les illustrations jointes à cet article ne sont à but egocentrique que par la demande générale (d'élodie), il s'agit donc d'un acte altruiste. 
NB à l'adresse de Dod : comme tu peux le constater mon état capillaire se situe actuellement entre le blond et le roux. C'est le fameux blond vénitien ! (réaction de béatitude poussée).


Revenons à nos moutons (bêlement collectif). 

Les "parties" et plus précisemment les "ERASMUS parties" ne diffèrent pas véritablement des soirées que l'on a pu connaitre à l'ENSAIA (au temps jadis, avant que ce soit fini, caput, plus rien, nada, niet). Il s'agit de boire jusqu'à plus soif, de trouver un partenaire en cas de besoin et d'agrémenter le lendemain d'un bon cachet d'aspirine. Le tout est bien sûr nappé d'une bonne couche de potins, ragots et j'en passe.

Il existe tout de même quelques différences avec nos soirées ENSAIA de début d'année :
1 - la plupart est en club. On a donc le droit à toute la daube musicale qu'on aime écouter de TEMPS EN TEMPS et non pas DEUX FOIS PAR SEMAINE.
1bis - le prix exorbitant des entrées et consos qui te ruinent bien plus vite qu'à Nancy. Certains ont trouvé une solution : faire une contre soirée à l'extérieur du club.
2 - les questions ne sont pas : "T'étais dans quelle prépa ? Et les concours ? Trop dure la vie..." Mais : "Where are you from ? Do you know that city (citer une capitale), I have been there last holidays". Un point peut être accordé aux français en cas de motivation sexuelle : "Do you know French kiss ?" Il semble que cela marche à tous les coups.

On note toute fois quelques points communs :
1- "quelle est cette personne qui dort à côté de moi ?"
2- "Où suis-je ?"
3- "Quel est ce vide en moi ?" Soit : j'ai un gros trou noir en ce qui concerne les dix dernières heures. Discussion post-soirée : "c'est vrai ? J'ai fait ça?"
4- A l'adresse de mes parents, il ne s'agit en aucun cas d'expériences que j'ai pu vivre : j'ai une excellente mémoire !


Enfin, le plus intéressant est de constater l'état de surprise dont peuvent faire preuve certains étudiants ERASMUS. Provenant de Facs classiques (la plupart étudie le droit, voire archi), j'ai cru bon de supposer qu'ils ne connaissaient alors pas véritablement ce type de soirées dans lesquelles certains poussent le bouchon un peu loin (au fond du gosier) et que tout bon ENSA ien a connu au moins une fois. Peut-être me trompé-je ?

 En ce qui concerne les autres soirées, barbecues, underground parties, j'accorde un A+ bien mérité. Afin de ne pas épuiser mon inspiration, ces thèmes feront l'objet d'un prochain article (peut-être).

PS : Je vous présente par la même occasion mes copains, budies, mates ou autres ; dutch, lithuanian and bulgarian. Je vous laisse déviner qui est qui et vous ferait part de mes réflexions sur la nationalité et le comportement relatif à l'alcool prochainement. Je promets pas non plus, hein !

samedi 13 novembre 2010

Va te faire voir chez les Grecs !

Plutôt que de m'atteler à la rédaction d'un rapport intitulé "Farm women work : in the shadow of men", j'ai décidé de perdre mon temps (et donc le tien cher lecteur) en traitant de la pédérastie des grecs anciens. Je tâcherai d'agrémenter cet article d'illustrations pour ton plus grand bonheur (et de te remettre les idées en place quant au sujet).

Tout le monde connaît aujourd'hui la réputation des hommes grecs en des temps plus anciens : ils étaient GAIs (bel anachronisme n'est-ce pas ?). En réalité, ce n'était pas tout à fait le cas.

Commençons par un peu d'étymologie. Être pédéraste ne signifie pas homosexuel mais consiste en l'attirance vouée au jeunes garçons, aux adolescents.

Si l'on se replonge dans la grèce antique, il est nécessaire de prendre conscience de deux faits. D'abord, il s'agissait d'une société obsédée par l'esthétisme ; un esthétisme très codé d'ailleurs. Les attributs de la beauté étaient alors un visage fin, un corps svelte et le tout imberbe (on devrait accorder plus d'importance à l'histoire du poil).
Deuxièmement, la pédérastie était elle aussi très codée (et même légiférée). Dans son sens premier, il s'agit de la prise en charge d'un jeune pubère par un homme dans la force de l'âge ; le but de cette attribution étant d'éduquer le jeune garçon et d'en faire un homme. Évidemment, ce même garçon devait correspondre au code esthétique et être Kallos soit bon, généreux, tout ça. Ces deux mêmes critères étaient la raison pour laquelle le maître adulait le jeune garçon. 
En échange de cette adoration publique (et privée - cf sens plus large de la pédérastie), le maître se devait d'être un modèle pour le jeune homme. De ce fait, par exemple, si l'élève commettait un faute, le maître était puni à sa place (voilà sans doute pourquoi le garçon devait être 'gentil'). On dit d'ailleurs qu'à Sparte, les guerriers se battaient en couple, de manière à donner le meilleur d'eux-même et de prouver leur valeur auprès de leur 'partenaire'. C'est ce qui aurait fait aux soldats de Sparte une réputation de guerriers valeureux. 

Comme tu le sais, les femmes n'étaient pas très appréciées à cette époque. Leur présence étant simplement nécessaire pour la création d'une descendance (sans quoi mesdames, mesdemoiselles et autres, nous aurions été littéralement éradiquées. Comme la nature est bien faite !). Être une femme était donc signe de faiblesse. De ce fait, occuper le rôle de la femme lors de pratiques sexuelles entre hommes pouvait être dévalorisant.
L'élève pouvait être pénétré de par son jeune âge ; sa passivité était excusée. Par contre, s'il s'avérait que ce soit le maître qui soit sodomisé alors il perdait tout crédit et était marginalisé (ouais il était traité de tous les noms ! ). (A mon avis ce problème perdure.)

Comme tu peux donc le constater, certes les grecs étaient pédérastes, mais le tout était codifié et bien évidemment, le comportement de folle était proscrit.
Dans tous les cas, je me demande sincèrement comment les jeunes garçons vivaient cette période (de 12 ans à 18 environ, soit jusqu'à la fin de l'adolescence id est jusqu'à la fin de l'apparition de l'ensemble des poils !).

Évidemment, dans la société grecque antique, c'était un honneur de se faire choisir en tant qu'élève. Cela dit, ces pratiques ont connu quelques dérives : la prostitution des enfants de citoyens et la sodomisation des esclaves. En bref, tout le monde avait le droit à une part du gâteau (sauf les femmes assurément).

Anecdote : Socrate aurait été l'un des premiers à se lever contre cette pratique quelque peu orthodoxe. Il n'aurait pas été très suivi, faut dire qu'il n'était pas très apprécié par l'élite (cf ce que je t'ai dit précédemment).

Le design grec dans une station de métro : posons notre postérieur sur des hommes chapeautés ! (Qui dit mieux ?).

vendredi 12 novembre 2010

AUA (prononcé AouuuuuuA)

Cher lecteur,
Etant étudiante ERASMUS, je ne pouvais omettre une présentation de l'université dans laquelle j'ai été envoyée.
Il s'agit de (roulement de tambour) the Agricultural University of Athens. "Ouah ! Truc de ouf !" Oui je sais.
Pour parler plus sérieusement, l'université consiste en un gros campus regroupant industrie alimentaire, ingénérie agronomique (ça se dit ?) et économie rurale. Il est nécessaire d'indiquer que ce même campus possède sa propre ferme : moutons, vaches et mêmes pigeons sont élevés près des labos et amphis. A ce premier lot animal, on ajoute bien évidemment les chiens errants qui, encore une fois, te courent après si tu as le malheur d'avoir ton quatre-heure dans la poche. S'en résulte bien évidemment une odeur pestilentielle qui te prend à la gorge dès ton entrée.
Tu comprendras donc lecteur que pour cette raison je n'y vais que lorsqu'il est primordial de s'y présenter.

Et l'on en vient au second point que je souhaitais aborder : je n'ai pas cours ! C'est donc la solution au problème odorant cité plus haut. 
En réalité, alors que les autres universités d'Athènes accueillent près de 150 étudiants étrangers chacune, AUA s'est limité à 4 malheureux volontaires. De ce fait, les profs n'ont aucunement l'intention de faire cours en anglais. Mes études se limitent donc à la rencontre de profs de temps à autres et à la lecture de 'material' plus ou moins conséquent selon les matières. 
Bon, je suis tout de même extrême dans mes propos : nous avons cours. Deux fois par semaine : anglais et grec, que j'arrive à sécher (c'est le matin) et de manière discrète en plus ! (Nous sommes quatre à participer aux cours). 
Bref, autant te dire cher lecteur que je suis overbookée.

Trève de propos inintéressant. Venons-en au fait, à ce qui pourrait te tenir en haleine ! 

Saches qu'en Grèce, les partis politiques sont les rois des Campus universitaires. "Pourquoi?". Je pense que ça résulte du fait que la police ne peut pénétrer dans les campus. Il y a plusieurs conséquences à cela. Tout d'abord, chaque campus ressemble plus à un panneau d'affichage destiné à t'annoncer les différentes grèves et revendications qu'à un lieu de culte de la connaissance. 

Deuxièmement, l'université est régulièrement la cible de manifestations étudiantes. Elle est alors bloquée, fermée ou tout simplement bruyante. 
Enfin, anecdote surprenante (et peu propice au tourisme), il existe dans le centre d'AThènes une rue mythique : THE JUNKY STREET. Lieu de prédilection pour se piquer en communauté sous un beau ciel presque étoilé (les lampadaires feront office d'astres célestes). Pourquoi les policiers n'y pénètrent pas ? Parce que cette rue appartient au campus d'une des universités d'Athènes ! Je tacherai de te fournir des photos à l'appui de ces derniers dires (à l'occasion).

mercredi 10 novembre 2010

filopappou Hill

Cher lecteur, 
Je sais tu t'ennuies. Mais grâce à moi, qui t'ai gentiment refilé le cadeau empoisonné qu'est l'adresse de ce blog, tu apprécieras peut-être un peu plus ta journée. Du moins, c'est ce que tu me diras, et j'en serai fort réjouie ! (Ne t'avises pas de dire le contraire auquel cas je tomberais problablement dans une dépression sans fond).
Quoiqu'il en soit, je ne m'éterniserai pas sur les raisons de la création de ce blog. Je crois bien que tout le monde sait à quoi ça sert : méler vie privée et vie publique et dévoiler le tout sur la toile, autrement que par Facebook évidemment. Je tacherai donc de ta faire part de mes moments les plus intimes ainsi que ceux de mes voisins et de l'ensemble de la population d'Athènes.
Revenons donc au sujet de l'artcle : filopappou Hill. Car bien sûr tu ne seras pas sans reste quant au pool historique et touristique que peut générer Athènes. 
Cette colline est située aux abords de l'acropole et est réputée pour abriter la prison de Socrate, lieu dans lequel il fut condamné à mort. A l'époque la guillotine n'étant pas encore au point, il dut boire un verre de cigüe.


Ce qu'il est intéressant de savoir, c'est que Socrate était accusé de nier l'existence des Dieux grecs (encore une question de religion) et de corrompre les jeunes esprits (encore une question d'enseignement !). Comme quoi, il n'était pas forcément bon de réfléchir (du moins à voix haute) à cette époque. Pour de plus amples informations, vrai ou fausses, cf wikipedia.

Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que pour prendre cette photo, j'ai sué sang et eau. A Athènes, les chiens errants ne sont pas encore rois mais sont omniprésents. Et par un malencontreux hasard, le jour de ma visite de la colline, le lieu était désert. Que dirais-tu si tu entendais tout à coup des aboiements de toute part et que tu voyais des chiens courrir en ta direction ? NE PAS COURRIR ! Enfin je crois.

Bon en fait, il n'y avait qu'un, il n'a pas aboyé. Par contre, il m'a courru après, puis suivi... Il aurait très bien pu me mordre ! (oui oui).

Je pourrai aussi te parler du monument vestige de je ne sais quel ère, érigé au sommet de la colline en l'honneur de je ne sais quel roi, mais d'une je n'ai pas pu le prendre en photo (cf le chien qui fait peur) et de deux il était pas beau (alors on s'en fout).

Sur cette déclaration oh combien lyrique, je te laisse à tes propres réflexions.